La ville ouvrière de Saint-Etienne, carrefour des migrations

Venant de départements voisins ou de pays étrangers, les flux de population varient au fil des siècles en fonction des besoins en main d'œuvre sur le territoire.    Les débuts de l’ère industrielle (1750-1815)Les déplacements restent limités et le plus souvent saisonniers. Cependant, une innovation technique dans le domaine de la rubanerie, le « métier à tisser à la zurichoise », draine un premier flux de main d'œuvre en provenance de Suisse. Des Piémontais, travaillant dans le bâtiment ou les mines, viennent également à Saint-Étienne.

Des campagnes vers la ville (1815-1914)Au 19e siècle, la main d'œuvre des départements voisins (Haute-Loire, Rhône, Ardèche, Puy-de-Dôme) occupe une place privilégiée à Saint-Étienne devenue un grand bassin industriel. Parmi les étrangers, la communauté italienne du Piémont demeure la plus importante, notamment grâce à la proximité linguistique, devant les Suisses et les Allemands. 

L'appel à la main d'œuvre étrangère (1914-1945)En France, la Première Guerre mondiale nécessite un effort de guerre et une main d'œuvre masculine dont le pays ne dispose plus. Le recours aux travailleurs étrangers et coloniaux s'impose. Les Alsaciens-Lorrains, Espagnols, Grecs, Italiens, Algériens et Belges font partie des nationalités les plus représentées. La France signe des conventions d'immigration avec des pays alliés pour organiser la venue massive de travailleurs. De nombreux Polonais ou des Algériens « français musulmans » arrivent de cette manière dans la région stéphanoise. 

Des immigrés pour reconstruire (1945-1970)Après la Seconde Guerre modiale, l'État favorise la venue de main d'œuvre étrangère, nécessaire pour reconstruire le pays. Les Italiens arrivent jusque dans les années 1950, suivis par les Portugais à partir des années 1960. Les algériens et les marocains représentent la principale immigration sur le territoire, occupant des emplois dans l'industrie minière ou métallurgique. 

Les dernières vagues d’immigrationL'immigration du Maghreb est toujours la plus nombreuse, facilitée par la politique du rapprochement familial. En raison de la faiblesse de leurs revenus, ces familles trouvent un logement dans les cités de la ville dans les quartiers défavorisés du centre (Beaubrun, Tarentaize) ou à la périphérie de la ville (Montchovet, Montreynaud).Dans les années 1970, Portugais et Turcs arrivent à Saint-Étienne, fuyant la crise économique de leur pays, suivis dans les années 1990 par des Bosniaques, issus de l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie.