Le cadastre napoléonien : centre ancien de Vienne

Aux 18e et 19e siècles, Vienne est en pleine mutation en raison de son essor industriel. La population augmente fortement. Elle passe de 7 500 habitants en 1715 à 12 035 en 1793. Dans les années 1820, elle dépasse 11 000 habitants. Dans le centre ancien, le parcellaire hérité du Moyen Âge, très dense, est remanié partiellement. Le souhait de remodeler la ville entraîne la démolition de plusieurs édifices religieux. Le lien avec la rive droite du Rhône est renforcé par une passerelle qui remplace en 1829 le bac à traille utilisé depuis le 17e siècle.

Une occupation plus denseAu Moyen Age chaque parcelle, le long des rues étroites, n’abrite souvent qu’une seule famille logée au-dessus d’un commerce. À la Renaissance, des bâtiments sont construits dans les cours et jardins. Ils sont reliés par des tours escaliers. Le développement des activités industrielles voit affluer de nouveaux habitants. Pour absorber cette poussée démographique, de nombreux immeubles sont surélevés, avec une division en appartements. La présence de jardins se raréfie.

En 1771 Pierre Schneyder dresse un plan de réalignement des façades pour améliorer la circulation et aérer la ville. Son application partielle donne à de nombreuses façades sur rue du centre ancien un visage du 19e siècle. Les parcelles étant plus grandes que dans les siècles précédents, ces façades sont marquées par l’horizontalité et la régularité des ouvertures. Les fenêtres sont le plus souvent accompagnées de volets battants à panneaux persiennés. Certaines baies vitrées sont soulignées par des lambrequins. Les passées de toit sont aussi typiques du 19e siècle. Dans les cours, plusieurs maisons préservent leurs élévations des 16e ou 17e siècles.L’ouverture vers le sudPour améliorer l’accès au quartier Sud en plein développement, plusieurs opérations ont lieu : démolition du quartier canonial et des remparts, percement de la rue Clémentine. Au nord de l’ancienne cathédrale Saint-Maurice, la place Saint-Paul remplace un vaste ensemble : deux cloîtres, séparés par un bâtiment, et trois chapelles.

Le palais de l’archevêque, situé au nord-est de la cathédrale, est lui aussi détruit. Une grande place est aménagée. En son centre, Teyssière de Miremont, maire de 1816 à 1830, construit une halle à grains.