Le décor sculpté de l’église de Mailhat, Lamontgie

Entre val d’Allier et Livradois, l’église Notre-Dame de Mailhat, dépendance de l’abbaye clunisienne de Sauxillanges, est un édifice roman réputé pour son programme décoratif sculpté. Classée monument historique en 1859, elle a fait l’objet d’une restauration extérieure en 2014.

Une église romane fortifiéeL’église, bâtie en arkose est construite dans le dernier tiers du 12e siècle. Elle a été fortifiée et surélevée pendant la guerre de Cent ans et agrandie de chapelles latérales au 15e siècle. D’un plan simple à nef unique, elle adopte dans son chevet le principe des chapelles-niches incorporées dans l’épaisseur du mur : ainsi, la structure extérieure à cinq pans coupés enveloppe une abside semi circulaire à plan trilobé. Cette disposition pourrait faire référence au plan des premiers baptistères chrétiens.

Profusion du décor, du chevet…Sur le chevet, le foisonnement d’une sculpture naturaliste et ornementale est consacré aux mondes animal et végétal. Cinq arcs ouvragés de rinceaux chevrons et boutons, reposent sur des chapiteaux où alternent corbeilles végétales et motifs du bestiaire roman : griffons, dragon ailé, lion enroulé sur lui-même, aigles affrontés... La corniche repose sur un ensemble de 27 modillons remarquable de variété et de naturalisme. Les reliefs accentués forcent l’expression des hommes soufflant ou se tenant le menton, des silhouettes de bovin et de chèvre…

… au portailAu sud, le large portail s’ouvre sous quatre voussures retombant sur des chapiteaux. La sculpture parait ici s’inscrire dans une perspective moralisante et ambivalente. Sous des tailloirs décorés de rinceaux alternent chapiteaux figurés et corinthiens. Le piédroit gauche montre un moine tenant une bourse, un poisson, une femme allaitant des serpents…

Les chapiteaux intérieursÀ l’intérieur de l’église le décor se concentre sur les chapiteaux. Des compositions végétales aux reliefs marqués émergent des personnages en buste, des masques crachant des tiges, des visages. On retrouve l’inspiration du bestiaire roman sur les chapiteaux du chœur : sirènes, chouette dévorant un batracien...